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Jésus a très bien repéré l'hypocrisie. Alors il se fait lui-même interrogateur : "Montrez-moi la monnaie de l'impôt." Puis il leur pose cette question : "cette effigie et cette légende, de qui sont-elles ?" – "De l'empereur" répondent-ils. Dans sa réponse, Jésus remet chacun à sa juste place : "Rendez à César ce qui lui appartient et à Dieu ce qui lui revient." Or sur la pièce qu'ils montrent, on pouvait lire : "Tibère divin César. Les empereurs romains se donnaient le titre de dieux. Ils voulaient se faire vénérer comme des dieux.
C'est là que Jésus n'est plus d'accord. César n'est pas Dieu. On n'a pas à lui rendre un culte. On n'a pas à lui obéir quand il s'attribue des droits qui n'appartiennent qu'à Dieu. Dans la Bible, nous lisons cette parole de Dieu : "Je suis le Seigneur et il n'y en a pas d'autre en dehors de moi." Nous pouvons faire notre le refrain du psaume 95 : "Au Seigneur notre Dieu, tout honneur et toute gloire." Le problème de notre monde d'aujourd'hui, c'est que certains hommes haut placés se prennent pour le "Bon Dieu" ; parfois on fait appel à eux ; la tentation est grande de "ramper" devant eux et d'accepter des compromissions qui ne sont pas en accord avec notre conscience. Quand c'est l'argent qui est roi, les règles du jeu ne sont pas les mêmes.
Mais l'évangile voudrait nous ramener à l'essentiel. La pièce de monnaie portait la marque de César. Nous chrétiens, nous portons la marque de Dieu. Au jour de notre baptême, nous avons été marqués de la croix du Christ ; nous sommes devenus des enfants de Dieu. C'est une marque qui doit orienter toute notre vie. Désormais, nous cherchons à nous imprégner de la présence et de l'amour de Dieu. Quand on aime vraiment, on ne cherche plus à savoir ce qui est permis ou défendu. Celui qui aime comprend qu'il doit aimer comme Dieu. Jésus invite tous les hommes à vivre en "citoyens du ciel" et en "voyageurs en marche vers le Royaume de Dieu."
Cela ne signifie pas que l'action politique est sans importance. Nous avons tous à nous engager pour plus de justice. Il est urgent de lutter pour que la dignité des plus pauvres et des plus défavorisés soit reconnue et respectée. C'est dans ce monde tel qu'il est que nous sommes tous envoyés comme messagers de l'Evangile. En ce mois de la mission, nous sommes invités à prendre conscience de notre responsabilité. Le Christ veut que nous soyons en état de mission quel que soit notre âge et notre situation.
Le dimanche c'est bien le jour idéal pour rendre à Dieu ce qui est à Dieu. Il nous est donné de le faire, non pas chacun dans son coin, mais en peuple de Dieu qui se rassemble à l'église et se disperse pour aller vers les autres. Au cours de la messe, nous nous associerons à l’offrande du Christ à son Père et nous communierons à son corps et à son sang. Rendre à Dieu ce qui est à Dieu, ce n’est pas faire des choses extraordinaires, c’est les vivre de manière pas ordinaire, à la manière de Jésus sous la conduite de l’Esprit. Sans lui, nous en serions incapables. "Par lui, avec lui et en lui" : voilà tout simplement l’orientation de notre vie ! Seigneur, fais de nos vies une eucharistie, une action de grâce à la louange de ta gloire.