Suivre Jésus,
c'est risquer la tempête
Le lac de Galilée, appelé aussi mer
de Galilée, n'est pas très grand. La traversée ne fait que 6 ou 7 km.
Les disciples sont des pêcheurs professionnels, au moins pour 4 d'entre
eux. Ce n'est donc pas une difficulté insurmontable. Jésus demande
à des marins professionnels de le conduire de l'autre côté d'un lac,
ce qui est tout à fait leur domaine de compétences.
Le lac de Galilée est connu pour ses
fortes tempêtes qui déboulent du Mont Hermon, au nord. Les 4 disciples
pêcheurs professionnels connaissent bien ces phénomènes météorologiques,
puisque c'est précisément sur ce lac qu'ils exercent leur métier.
Ils sont pourtant surpris. La tempête arrive soudainement. Les disciples
sont dépassés et la barque se remplit d'eau.
Que fait Jésus pendant ce temps ?
Il profite d'un moment de répit pour se reposer et dormir. On le voit
pleinement homme, avec les limites et les besoins des hommes.
Les disciples le réveillent. « Jésus,
tu ne te soucies pas que nous périssons ! » C'est plus qu'une
question. C'est un reproche. Jésus dort pendant que les disciples
sont en danger !
Les disciples se retrouvent en pleine
tempête, alors que les foules qui s'étaient assemblées seulement pour
écouter Jésus, sans faire l'effort de le suivre, se trouvent en sécurité
sur le rivage. Elles sont probablement à l'abri, dans leur maison,
avec une vue remarquable sur la tempête qui s'abat sur le lac.
Le Seigneur rappelle que le suivre
n'est pas la voie la plus facile. Les disciples l'expérimentent. Nous
l'expérimentons aussi. Suivre Jésus, ce n'est pas l'assurance que
tout va aller pour le mieux. Paul a prévenu Timothée : « Tous
ceux qui veulent mener une vie fidèle à Dieu dans leur union avec
Jésus-Christ seront persécutés. » (2 Tim 3.12, Bible en français
courant).
Les disciples sont fidèles à Jésus.
Ce sont les seuls qui le suivent. Ils embarquent sur son ordre. Ils
lui obéissent. Ils rament pendant que Jésus dort. ils doivent pourtant
affronter une tempête. Pourquoi Dieu permet-il cela ? Pourquoi
Dieu autorise-t-il un tel danger ?
Dieu a un autre but en vue. Il veut
que la puissance de Christ soit manifestée. Il veut surtout que les
disciples prennent conscience d'un enseignement capital : le
but de Dieu n'est pas le confort de ses enfants mais leur croissance
et notamment l'apprentissage de la confiance en Jésus.
Il est difficile aujourd'hui de s'afficher
comme chrétien, dans le monde du travail ou à l'école : suivre
Jésus, c'est risquer la tempête. Les autres risquent de se moquer
de nous, de ne pas nous comprendre. ou de mépriser notre foi.
Il est difficile de ne pas tricher
aux examens. On perd une chance d'avoir une meilleure note parce qu'on
est honnête : suivre Jésus, c'est risquer la tempête.
Il est difficile d'être intègre. On
ne fait pas « ce que tout le monde fait » et on risque de
perdre de l'argent en restant dans la légalité : suivre Jésus,
c'est risquer la tempête.
Il est difficile de témoigner, de
prendre position, par exemple, contre l'homosexualité (tout en aimant
les homosexuels et en étant prêt à les aider) en affirmant que ce
n'est pas la manière voulue par Dieu de vivre sa sexualité. On sera
traité de rétrograde ou d'arriéré : suivre Jésus, c'est risquer
la tempête.
Il est difficile de demander pardon,
de reconnaître ses torts, ses faiblesses. Les autres risquent d'en
profiter : suivre Jésus, c'est risquer la tempête.
Jésus n'a jamais promis une vie tranquille
à sa suite. Il a fini exécuté comme un criminel. Ne nous attendons
donc pas à un accueil triomphal lorsque nous annonçons et vivons l'évangile.
Jésus rappelle, à la fin du sermon
sur la montagne, que la tempête touche tout le monde (Mat 7.24-27).
Si le sage et le fou sont tous deux atteints par la tempête, il y
a pourtant une grande différence : la manière de vivre l'épreuve.
Dieu ne nous promet ni confort ni tranquillité, même si, dans sa grâce,
il ne les exclut pas. Par contre, il nous a promis sa présence à nos
côtés.