Vocabulaire chrétien de A à V

Je vous propose ici une présentation des principaux mots de la foi chrétienne. Ils ont été récupérés sur un forum qui a été supprimé

L’Alliance trouve en Dieu son origine. C’est lui qui en a l’initiative. Elle commence par le choix d’un peuple parmi tous les autres. Par là, elle manifeste que l’amour distingue, fait d’un être l’unique entre tous les hommes ou « entre toutes les femmes ». Cet amour fait exister Israël comme peuple.
L’Alliance est créatrice. Elle met en évidence un caractère essentiel de la relation : pas de création sans alliance, ce qui signifie que l’homme est partie prenante dans cette création, qui a son origine en Dieu mais passe par notre liberté.

À l’heure de l’accomplissement, nous apprendrons que le privilège d’Israël est partagé par tous et que chaque peuple, chaque homme, est ainsi comme l’Unique. L’Alliance est proposée à tout homme et c’est cette Alliance qui le fait exister.

Le baptême désigne notre plongée avec le Christ dans l’eau de la mort pour renaître avec lui à la vie.
Par le baptême, nous rejouons le scénario de notre création : en Genèse 1, nous voyons l’univers et la vie émerger de l’océan primordial, des eaux mortes, figure du néant. Scénario, donc, de notre naissance. Mais « rejouer », c’est recommencer. Il s’agit donc de « naître de nouveau ».

Cette seconde naissance s’opère dans la foi, c’est-à-dire dans la confiance en la volonté d’amour du « géniteur », Dieu. Elle réalise donc une renonciation totale à ce qu’il peut y avoir de défiance dans l’accueil de la « première » naissance. Renoncer à « Satan, ses pompes et ses œuvres », c’est renoncer à la foi en la mort.

La Bible est une bibliothèque de 73 livres. Mais là où nous devrions trouver le mot « fin », nous lisons : « Viens Seigneur Jésus » (Apocalypse 22,20) !
Chaque livre de l’Ancien Testament suscite d’autres livres, chaque prophétie une nouvelle. Ces récits d’histoire et de salut, ces poèmes et ces lois, ont été écrits en hébreu et en grec pendant les siècles précédant le Christ.

Le Nouveau Testament est plein de l’annonce d’un avenir ; il est ouvert sur l’ultime venue du Christ. Partant des témoignages sur la vie de Jésus (Évangiles), il raconte ensuite la naissance des communautés chrétiennes fondées sur cette « Bonne Nouvelle ».

Le Livre ne se referme cependant jamais, parce qu’il exige de passer dans la vie. Il raconte une histoire et il engendre une histoire, la nôtre. Par là, il est instrument de notre création, de la création de l’Homme Nouveau. En lui s’exprime la Parole créatrice.

Christ – Messie en hébreu – signifie « celui qui a reçu l’onction ». Le roi Saül est ainsi le premier « Oint » dans la Bible.
Il est devenu courant de distinguer le « Jésus de l’histoire » du « Christ de la foi ». En effet, il y a une différence entre le Jésus que nous présentent les trois premiers évangiles et le Christ de saint Paul ou le Grand Prêtre dont parle l’Épître aux Hébreux. D’un côté, un prédicateur itinérant annonçant le Royaume de Dieu, en butte à l’opposition des notables ; de l’autre, le « Fils de Dieu en qui tout est créé ».

L'Évangile de Jean présente déjà une réflexion théologique sur les événements relatés par les trois premiers. Pourtant, il ne faut pas oublier que le nom Jésus lui-même est dès l’origine lourd d’une théologie, puisqu’il signifie « Dieu sauve ».

Merci pour cette explication Père Jean.

Je vous souhaite à tous une bonne journée dans l'esprit du Seigneur.

PENSONS SANS CESSE A DIEU, AINSI NOUS PECHERONS MOINS. C'est ce que j'ai constaté personnellement.

Conscience

Le mot a deux sens : la faculté de connaître le monde et soi-même, ou « conscience psychologique » ; la conscience morale, qui est la faculté de reconnaître le bien et le mal.
La conscience morale est habitée par les principes universels, comme « faire le bien et éviter le mal », la règle d’or, ou les grands interdits du meurtre, du vol, du mensonge, etc. La conscience doit se former. Devant une situation, elle doit s’éclairer, ce qu’elle fait en délibérant.

La conscience morale est raisonnable, et non tributaire des seuls sentiments ou impressions. Elle sera éclairée intérieurement par la foi, mais aussi par un effort d’intelligence des données de l’Écriture et de la tradition.

La conscience ne va pas sans la liberté qui nous permet de vivre à la première personne. D’un autre côté, la conscience morale n’existe pas si elle se veut individualiste. Elle oublierait en effet une vérité fondamentale

Création

La Bible contient deux « récits » de la création, différents par la provenance, le style, les motifs utilisés. Le mot « récit », consacré par l’usage, est ici très impropre. Il s’agit plutôt de deux paraboles. Elles viennent de deux traditions différentes.
Il est significatif que les auteurs de la rédaction finale de la Bible n’aient jugé ni utile ni souhaitable d’unifier ces deux récits inconciliables. Ils les ont juxtaposés. Chacun d’eux forme un tout, aucun ne veut nous dire « ce qui s’est passé » lors de la création, mais comment se présente, en tout temps, la relation de l’homme à Dieu origine. Deux facettes d’une vérité unique.

Le premier récit (Genèse 1-2) fait tenir la création dans le cadre d’une semaine, unité de temps qui signifie la totalité de l’histoire.

Le second (Genèse 3) « raconte » la création à partir du sol, la place des animaux à la fois semblables à l’homme et dissemblables, de la femme qui ne fait qu’un avec l’homme et qui, elle, lui est semblable.

Credo

Le mot latin credo signifie « je crois ».
Le premier sens de credere, le mot latin qui a donné « croire », est « confier à quelqu’un ». De là, on arrive à « confier » et à « se confier », puis aux sens habituels du verbe croire en français.

Mais on ne peut oublier la racine, qui nous donne « crédit », « faire crédit », au sens de « ajouter foi », « créance », « crédible », et aussi l’adjectif péjoratif « crédule ». Fides et fidere, qui ont donné « foi », ont à peu près la même signification.

L’Église propose deux credo. Le premier est le Symbole de Nicée-Constantinople : il nous vient des grands conciles du ive siècle et précise la foi de l’Église en face des hérésies de l’époque (qui subsistent encore dans bien des manières de comprendre Dieu, le Christ, l’Église). Le second, plus court, date de la fin du premier siècle. Il n’emploie la formule

Merci pour toutes ces explications passionnantes.
Nous attendons la suite avec impatience.
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Amis'es Date de naissance : 07/02/1979 Age : 45 Localisation : Québec, Canada

Le second, plus court, date de la fin du premier siècle. Il n’emploie la formule....

la formule?

Au plaisir de connaître la suite...

A+

Culpabilité

Ce mot a deux sens. Un sens objectif : le fait d’être coupable. Un sens subjectif : le sentiment d’être coupable (regret, remords, angoisse).
L’un et l’autre ne coïncident pas forcément, parce que la conscience d’un mal commis est plus ou moins vive, pas toujours proportionnée à la gravité de l’acte, et que cette gravité reste souvent difficile à évaluer.

Aujourd’hui, on pense d’abord au sentiment de culpabilité, et on a tendance à le juger mauvais parce que pénible ; on tente de l’évacuer par des moyens psychologiques. Certes, il existe des culpabilités maladives. Mais normalement, ce sentiment constitue l’alerte de la conscience morale et conduit à réfléchir sur les actes posés, sur la culpabilité objective.

Chaque fois que je commets un peche, et quelle que soit sa gravite, je culpabilise. Pour que je me sente mieux, je trouve tout de suite comment reparer et je tache de ne pas recommencer.

Le diable
Le « mauvais esprit » porte plusieurs noms dans la culture chrétienne (souvent à la suite de la Bible). Le grec diabolos (diable) signifie « celui qui divise », le semeur de haine. L’hébreu Satan désigne l’adversaire, celui qui vient nous barrer le chemin que nous avons à suivre.
En Matthieu 16,23, Simon-Pierre est traité de Satan parce qu’il veut empêcher Jésus d’aller à Jérusalem pour la Pâque. Cet esprit mauvais veut nous opposer à Dieu. Là où Dieu nous unifie, il nous divise. Là où Dieu nous personnalise, il nous déconstruit.
C’est en fixant notre regard sur le Christ ressuscité que nous pouvons échapper à ses pièges.

Tu as bien raison Père Jean. Lorsqu'il m'arrive d'avoir de drôles de pensées, je pense au Seigneur et aussitôt, je vais mieux.

Personnellement, chaque personne porte le diable en elle aussi regardons sans cesse le Seigneur.

Dogmes

Les « articles dogmatiques » de la foi sont les formulations que l’Église considère comme nécessaires à l’expression correcte de la foi (par exemple, la Trinité, l’Incarnation).
Ils sont « irréformables » quand on les prend au sens qu’ils avaient dans le contexte où ils ont été produits, en particulier au sein des controverses auxquelles ils voulaient mettre un terme. Cela ne signifie pas que nous devions les utiliser dans leur littéralité pour dire la foi aujourd’hui.

Les dogmes sont souvent plus intéressants par ce qu’ils refusent (et qu’il importe de cerner pour les comprendre !) que par ce qu’ils affirment. Ils ne « contiennent » pas la foi mais lui servent de balises. La foi ne porte pas sur ces énoncés eux-mêmes mais sur la réalité « divine », impossible à formuler, qu’ils désignent mais ne contiennent pas.

Église

L’Église est la communauté des croyants en la Résurrection fondée sur la foi des Apôtres. Elle n’est pas seulement porteuse de la foi au Christ, le peuple de ceux et de celles qui croient en lui. Elle fait partie du contenu de la foi elle-même.
En effet, nous croyons au Christ comme en Celui qui vient rassembler les hommes divisés, réaliser l’humanité une. Non pas seulement une humanité qui se rencontrerait dans la même croyance, mais une humanité qui se fait corps unique du Fils unique. L’Église est l’amorce de ce rassemblement. Elle en est, si l’on veut, le sacrement. Elle le prophétise en le commençant.

Donc, pas de foi chrétienne possible sans « convocation », « assemblée », communion. C’est bien une communauté, un « rassemblement », que le Christ laisse derrière lui.

Au départ, pas d’Écriture sinon « l’Ancien Testament ». C’est donc l’Église qui se donne petit à petit une Écriture exprimant sa foi. À partir de ce moment, l’Église se fonde sur ces textes, « le Nouveau Testament ». Ils deviennent sa règle de foi.

Église catholique

« Une, sainte, catholique et apostolique » sont les quatre mots, les quatre marques distinctives qui permettent de reconnaître l’Église.
L’Église est une parce que Dieu est un. Elle préfigure l’unité de l’humanité réconciliée qui représente le dessein de Dieu. Unité ne signifie pas uniformité.

L’Église est sainte parce qu’elle appartient à Dieu : la sainteté est en effet ce que Dieu possède en propre. De plus l’Église propose aux hommes les moyens – l’Écriture et les sacrements – d’appartenir à Dieu.

Catholique signifie universel : l’Église se propose à tous les hommes, sans distinction. Unité et catholicité vont ensemble : le corps unique du Christ doit rassembler l’univers.

L’Église est dite apostolique parce qu’elle est fondée sur les Apôtres et sur le message qu’ils nous ont transmis.

Élection

Qui dit « élu » dit « choisi entre tous » : Dieu a choisi de constituer un peuple particulier qui sera porteur de sa Parole pour tous les autres. Deutéronome 26,16-19 souligne que si le Seigneur choisit le peuple, réciproquement le peuple choisit le Seigneur : il sera « son Dieu ».
Il est de première importance pour nous qu’Israël, peuple pris parmi les peuples, ne soit pas un peuple « comme » les autres, qu’il ne ressemble pas « aux nations ». S’il était un peuple « parmi d’autres », notre appel à rejoindre le Christ serait un appel à rejoindre l’Occident ou l’héritage de la culture gréco-latine.

Tous, nous convergeons vers Israël, l’unique, différent de tous les autres. Son expression dernière est le Christ : dans le Christ, l’élection devient le bien de chacun, et c’est parce que chacun est élu que tous peuvent devenir un. Dieu s’est acquis Israël en le faisant sortir d’Égypte, il s’est acquis le peuple nouveau « par son propre sang » (Actes 20,28).

Merci beaucoup, Père Jean, mais il n'y a pas de développement concernant le mot ASCESE. Pourtant, n'est ce pas un thème religieux ?

Dieu de la Bible
Dans la Bible, Dieu est d’abord une personne. Il a un nom, qu’il révèle à Moïse, et il veut entrer dans une alliance avec l’humanité (Noé)
L’alliance particulière avec le peuple d’Israël a pour fin la bénédiction de tous les peuples (Genèse 12,3). Il n’est pas « le Dieu des philosophes mais le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob » (Pascal).
La Bible ne voit pas en Dieu un être immuable, mais un Dieu qui se déplace, qui réagit aux démarches des hommes, qui a partie liée avec eux. Il n’est pas « impassible »

Dans le Christ, nous apprenons qu’il souffre de la souffrance des hommes, qu’il est blessé de leurs blessures. Cette proximité, cette vulnérabilité ne sont pas des attitudes « morales », qu’il se donnerait par décision : elles constituent sa nature même.

Être Dieu, c’est sortir de soi et se donner.

Amis'es Date de naissance : 21/01/1971 Age : 53 Localisation : Ile Maurice

Merci Pere Jean pour ses explications, comme Christiane jaimerais avoir la definition du mot Ascese

Pour le mot ascèse, j'ai trouvé une page très intéressante : Lire ici

Amis'es Date de naissance : 21/01/1971 Age : 53 Localisation : Ile Maurice

merci Pere Jean je vais ouvrir ce lien

Amis'es Date de naissance : 21/01/1971 Age : 53 Localisation : Ile Maurice

merci pour le lien et ceux qui suivent a lire lentement et relire pour bien comprendre

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